Source : Slate.
Le premier espace parisien où l’on peut pratiquer gratuitement le naturisme vient d’ouvrir dans le bois de Vincennes. Une expérimentation sur plus de 7.000 mètres carrés qui durera jusqu’au 15 octobre. Mais d'autres villes sont encore plus nudistes-friendly.
A quelques jours de la fin de l’été, l’annonce a été un rayon de soleil pour les amateurs de naturisme: un espace de 7.300 m2 leur est désormais réservé dans le bois de Vincennes, dans le douzième arrondissement de Paris. Tous les jours jusqu’au 15 octobre, avant un éventuel renouvellement, les personnes désirant vivre nues pourront s’y prélasser de 8 heures à 19 heures 30.
Une victoire pour les adeptes - 2,6 millions de Français s’y adonnent dans l’Hexagone, selon la Fédération Française de naturisme (FFN) - et pour Julien Claudé-Pélégry, secrétaire général du comité régional Île-de-France pour la FFN, qui a mené les négociations en vue de l’ouverture de cette nouvelle zone.
Grâce à Paris, la France rejoint le cercle de ces pays et villes où le vivre-nu est plus simple. L’occasion de faire un petit tour des villes «naturistes-friendly».
À Munich, à l’automne 2013, la loi interdisant la nudité a expiré. Un débat s’est rouvert alors que dans les faits, la pratique était déjà répandue le long de la rivière Isar. La ville bavaroise a finalement légalisé la nudité en avril 2014 dans six zones bien définies, dont un endroit près du fameux cours d’eau et dans l’Englischer Garten, le Jardin anglais.
Une activité aussi autorisée dans les parcs de Berlin, où règne une grande «Freikörperkultur», ou «culture du corps libre» dans la langue de Goethe. On trouve notamment un espace naturiste à côté de la plage du Wannsee, un lac situé au sud-ouest surnommé «la baignoire de Berlin». Mieux, les habitants de la capitale allemande sont autorisés à se déshabiller dès que le thermomètre dépasse les 25°C, comme l'explique la correspondante du Point.
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Dans les villes nordiques, «la nudité est tolérée partout sauf dans les endroits où elle est expressément interdite. Tout l’inverse de notre esprit français», s’exclame Julien Claudé-Pélégry, qui cite la plage de Frescati de Stockholm, juste à côté de l’université, où il est autorisé d’être nu.
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À Bruxelles, le militant naturiste Jérôme Jolibois avait expliqué dans une interview qu’il n’y a pas d’interdiction stricte de la nudité, «mais des lois qui s’en rapprochent», comme celle régissant «l’attentat aux bonnes moeurs». Mais pour qu'il y ait sanction, selon le naturiste, il faut démontrer une intention de nuire ou une provocation.
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À l’instar des villes nordiques, la nudité est tolérée partout en Espagne, sauf dans les endroits où elle est nommément interdite. «C’est un droit universel, déclare Julien Claudé-Pélégry, qui nuance un peu. Ça se conjugue différemment si vous êtes à Madrid ou Barcelone.»
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Depuis 2002, la nudité n’est plus constitutive du délit d’exhibition sexuelle. Du coup, les projets se sont développés. En 2016, il y a eu l’expérience du Bunyadi, un restaurant naturiste au sud de la Tamine, «qui ne l’était pas totalement mais la tentative était là», relativise Julien Claudé-Pélégry. Le membre de la FFN cite également une terrasse naturiste non loin de Westminster, qui domine la Tamise, où s’organisent notamment des afterworks naturistes.
L’affaire avait provoqué des remous au sein de la police de New-York. En 2013, un mémo interne avait rappelé aux forces de l’ordre une décision de justice du 7 juillet 1992 de l’État de New-York reconnaissait le droit aux femmes de se promener «topless», c’est à dire seins nus, où elles le souhaitent. Et ce par principe d’égalité.
La situation est la même à Montréal, au Québec. «Les choses évoluent car c’est un rapport d’égalité homme-femme, selon Julien Claudé-Pélégry. Pourquoi les hommes seraient torses nus et pas les femmes? Il faut que la perception des gens change. Dans leur esprit, la poitrine est une zone érogène et érotique. Cela pose la question de comment on voit la femme et comment elle a été transformée par les médias et la mode en objet de désir».
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