Au moins c'était simple de choisir qui allait faire le compte rendu: UN SEUL PARTICIPANT à cette randonue magnifique, et encore si on considère que j'étais le guide, on pourrait dire que personne ne s'était inscrit. Entre ceux qui avaient peur de la météo, pourtant loin d'être catastrophique, ceux qui avaient des empêchements et ceux qui trouvaient que c'était trop loin, on a, de désistement en désistement, vu retomber le compteur à 1.
Mais la rando était trop belle pour laisser tomber, la météo clémente, c'est une des randos le plus proche de chez moi (St Brieuc) et c'était pour moi la dernière de l'année, donc je ne pouvais pas laisser tomber. A la limite je ne ferais qu'un aller-retour depuis Port à la Duc, parce que cette partie je ne connaissais pas. Mais non, voilà Jean-Yves qui m'appelle. Lui, ancien président, ne randonne plus, mais il avait prévu venir faire un petit coucou, vu qu'il n'habite pas loin.
Du coup on est allé déposer ma voiture à l'arrivée, le parking de la plage de Château Serein, et il m'a conduit au point de départ, sur la route du Cap Fréhel, côté ouest.
Le début est dans les landes, pas très loin de la route, mais en contrebas et quasiment invisible depuis celle-ci. Mais il y avait un petit vent frisquet (il y a toujours du vent au Cap Fréhel) et j'étais seul, donc pas très rassuré, donc je suis resté habillé sur cette première partie. Tant mieux, parce qu'à plusieurs endroits j'ai vu des promeneurs surgir de nulle part, même si j'avais pensé qu'ils seraient visibles de loin. Ceci dit, il n'y en a eu que deux ou trois.
Au phare j'ai retrouvé Jean-Yves et on a fait un tour le long des falaises, vers l'ancienne tour et la nouvelle plateforme d'observation. Tout au long on a gardé un oeil ouvert pour trouver par où, lors de précédentes éditions de cette rando, les gens descendaient pour arriver au niveau des oiseaux, mais on n'a rien trouvé. Peut-être que c'est vraiment casse-cou, peut-être que la situation a beaucoup évolué depuis la dernière fois, qui remonte à 2017. Avec le tourisme de masse, beaucoup d'aménagements ont été faits sur le site et sur la route d'accès.
Même en cette saison il y a toujours du monde, mais des oiseaux il n'y en avait point. A l'avenir il faudra en tenir compte et la programmer au printemps ou début septembre.
Je prends congé de Jean-Yves, et je le remercie chaleureusement, sans lui la plus belle partie de la rando n'aurait pas été possible. Je continue mon chemin habillé, les visiteurs deviennent de plus en plus rares. Ici aussi on est dans les landes, mais plus loin de la route. Et une fois passé le dernier accès au parking, il n'y a plus que quelques randonneurs. La vue est sublime: la mer et les falaises d'un côté, le Cap Fréhel derrière et le Fort La Latte devant. Il reste le petit vent qui rend la nudité désagréable.
Je me déshabille dans un creux à l'abri du vent et je retrouve le plaisir de la randonue. Le reste du parcours je fais dans ma tenue préférée, avec juste un peu de rhabillage à l'entrée du fort et quand je croise du monde - pas beaucoup et en général je les ai vus avant qu'eux m'aient vu moi.
Je descends un peu par un sentier assez raide et m'installe sur un rocher avec vue panoramique sur la mer, le Cap et le Fort. J'y déjeune tranquilou et m'habille vers la fin parce qu'il y a un couple qui a eu la même idée (le déjeuner, je veux dire, pas la randonue).
Passage devant le Fort, puis tout change. Finie la mer ouverte, je longe maintenant la Baie de la Fresnaye, avec vue en face sur la presqu'ile de St Cast. Finies aussi les landes, désormais je suis en forêt. Et le sentier n'est plus en haut sur le plateau, mais ondule bien plus près du niveau de l'eau. Au moins on peut être tranquillement nu ici, il y a encore moins de monde qu'avant.
J'arrive à la plage de Château Serein dans l'espoir d'y pouvoir faire une petite sieste, "complètement nu au soleil" comme chantait l'autre, mais c'est un peu compromis: il n'y a pas une mais deux classes d'enfants accompagnés installées sur la plage pour apprendre tout sur les marées. Qu'à cela ne tienne, je trouve bien un coin hors de leur vue, derrière les rochers. Sauf que là c'est les engins des mytiliculteurs qui commencent à se pointer. Tant pis, je continue.
En principe c'est la fin de la rando, mais comme il est encore tôt, à peine 15 heures passées, je décide de continuer sur le GR34 jusqu'au Port-Nieux pour voir si le parking là-bas conviendrait pour une prochaine édition de cette randonue.
De retour à Château Serein je me remets en civil, à contrecoeur, la saison est finie pour moi.
Sur la route du retour il s'est mis à pleuvoir...
Et puis, à l'arrivée je constate que ma voiture a été clonée 😮
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