Rendez-vous était donné au point d’arrivée de la balade. Nous sommes 9 randonneurs plus Jean-Yves, qui fait voiture-balai et dépose une partie d’entre nous au départ, à Landeboulou, juste en aval de Dinan. Les autres y arrivent en deux autre voitures. Neuf personnes, ça me paraît un bon groupe, mais il semble que c’est peu et plutôt décevant. Moi qui suis transfuge des Marcheurs Nus du Val de Roanne, je trouve que c’est un très beau groupe, j’ai plus l’habitude d’être 3 à 5 pour les promenades.
Je suis presque nouveau, sachant que j’ai déjà fait une rando avec l’ARNB en septembre dernier, le long de la Vilaine (ils sont beaux, les noms des rivières en Bretagne, la Vilaine, la Rance,...). Vous trouverez le compte rendu, vous verrez que je ne suis pas passé inaperçu, malheureusement. Il y a deux vrais nouveaux aussi, Laurent et Jean-Yves (un autre Jean-Yves) et il paraît que c’est la tradition que les nouveaux font le compte rendu, mais devant un refus catégorique, c’est moi qui m’y colle.
Parmi les 6 anciens je suis très étonné de remarquer un non-voyant, Bernard. J’ai du mal à croire qu’il va nous accompagner, mais apparemment il a l’habitude, guidé par plusieurs participants à tour de rôle, je suis époustouflé comment il y arrive sur le sentier parfois très étroit, parfois très escarpé.
Le trajet est relativement court, une dizaine de kilomètres, donc pas besoin de se presser, ce qui m’arrange bien. On suivra la rive droite de la Rance pendant toute la randonnée. Il fait très chaud, mais à ma surprise on marche quasiment tout le temps à l’ombre, il y a une bande boisée tout au long de la rivière. Un double avantage : on est à l’abri du soleil et en même temps à l’abri du regard du monde qui se promène sur l’autre rive et sur l’eau. On ne croisera qu’une poignée de promeneurs sur tout le trajet, alors qu’en face il y a partout des randonneurs et des cyclistes. Ajoutez à cela les belles vues sur la rivière et les alentours et je tire mon chapeau à qui a choisi l’itinéraire.
Mais revenons à nos moutons. On part donc de Landeboulou et quand on s’apprête à se déshabiller, un couple se trouve sur le même chemin. Dominique vérifie s’ils seraient choqués en nous voyant nus, ils disent que non, et de toute façon on ne les reverra plus, ils marchent bien plus vite que nous. Et puis, à peine un kilomètre plus loin on fait une pause pour nager. Les premiers dans l’eau nous disent qu’il y a trop de vase pour que ce soit agréable, alors je renonce.
Après ce petit divertissement on continue le chemin, toujours sous les arbres, toujours avec belle vue sur la Rance, et on s’installe pour déjeuner sur une pelouse au bout d’un chemin, non loin d'un jeune homme qui pêche et d'un fourgon/camping-car avec du monde dedans. Le jeune homme n’a pas d’objection contre notre nudité, on n’a pas pu demander l’avis des gens du fourgon, qui ne semontrent pas. De toute façon on profite de ce moment agréable avec vue sur de belles falaises. On prend bien notre temps avant de se rhabiller provisoirement pour traverser le petit village du Châtelier et on se trouve assez vite au-dessus des falaises qu’on a pu admirer pendant le déjeuner.
Tout de suite après on arrive à Lyvet, en face de la Hisse, où le pont mobile s’ouvre juste quand on passe. Ça ne nous gêne pas, on ne doit pas traverser. Ce qui est plus gênant, c’est que les deux cafés sont fermés alors qu’on avait bien compté se poser sur une terrasse avec une boisson bien fraîche. Le sens du commerce, je vous dis, pauvre dame.
Qu’à cela ne tienne, on continue le chemin, de nouveau seuls, de nouveau en naturiste. On passe sous le viaduc du chemin de fer, on contourne un petit bras de la Rance et on arrive au Moulin du Prat. Par marée basse il y a ici un chemin pour traverser un autre bras de la Rance, mais comme on s’approche de la marée haute, on est obligés de le contourner. On attaque la dernière ligne droite, sur un chemin officiel («servitude de passage des piétons ») qui n’est même pas sur la carte IGN. Arrivés au bout on aurait hésité de continuer sur une sorte de plage submersible, mais on y voit Jean-Yves qui est venu à notre rencontre justement par là, il n’y aura donc pas de problème. On se rhabille pour du bon maintenant, parce qu’après le virage, sur la plage et dans l’eau, ça grouille demonde.
On est à quelques centaines de mètres des voitures. Jean-Yves ramène les deux chauffeurs des voitures qui sont restées à Landeboulou, une partie des participants rentre à la maison ou à la plage (mais ça ne nous concerne pas) et on est 5 à retourner (en voiture) à Lyvet où un des deux cafés annonçait qu’il ouvrirait à 17h30, ce qui s’avère vrai. Jean-Yves nous y rejoint et on finit la journée, qui avec un demi, qui avec une pinte...